James faisait les cent pas, nerveux et embarassé.

*Je n'aurais pas dû choisir cet endroit... Mais en même temps, c'était le plus sûr, et bien connu de nous deux.*

Très bien connu, en effet, puisque c'est dans cette salle vide que les deux anciens amants se donnaient rendez-vous, pour autre chose que des banalités...

Williane était plus âgée que James, mais cela ne dérangeait ni l'un ni l'autre, "chasser" chez les filles d'années supérieures ne gênait pas le bouillant adolescent et Williane, bien que Poufsouffle, a été attirée assez vite par le lionceau. Leur relation n'a pas duré très longtemps, le rouge-et-or n'était pas réputé pour sa constance, ce qui a beaucoup dérangé la pauvre fille qui était si contente d'avoir un petit ami sang-pur...

Ils avaient coupé les ponts jusqu'à la mort de la mère de Williane. James avait alors montré que s'il était un piètre amant, il pouvait être un formidable ami. Cela avait touché la jeune fille et leur relation aurait pu repartir si le garçon n'était pas déjà avec quelqu'un. Ils sont maintenant très bons amis, et c'est en tant que tel que le gryffondor s'inquiétait pour elle. Il n'avait rien trouvé de mieux que de lui envoyer un mot : "Rendez-vous dans Notre Salle, après les cours. James."

L'adolescent avait fait la réflexion suivante: Mr Baker, le père de Willie, n'était pas réputé pour être le type le plus gentil et compréhensif qui soit. La mère de la jeune fille étant morte, elle ne pouvait s'opposer aux projets de son mari. Et James est un sang-pur, il sait très bien à quoi aspire la famille Baker et ce que le père de Williane a probablement en tête...

*J'ai un projet. Fou, peut-être. Non sûrement complètement cinglé. Elle va s'imaginer tout et n'importe quoi, mais tant pis, je vais devoir l'enlever à la fin de l'année, après ses ASPIC.*
Ce qui est encore plus cinglé, c'est qu'il va annoncer à sa future victime qu'il compte la kidnapper dans quelques mois et qu'il va même lui demander son consentement. Piètre malfaiteur que notre Potter.

*Elle en met du temps! En retard, comme toutes les filles !*

Passant les mains dans ses cheveux, il se demandait encore comment il allait faire pour lui présenter la chose.

James lui avait envoyé un message : "Rendez-vous dans Notre Salle, après les cours. James." C’était court et pouvait dire à la fois tous et rien. Bon elle savait ce que Notre Salle voulait dire, et à cette idée elle se mit à rougir.

Williane était en train de réfléchir à tous cela alors qu’elle était en cours, un hibou lui avait apporté juste avant. Autant dire tout de suite qu’elle n’écoutait pas un traitre mot ce que le prof racontait. Elle allait encore une fois devoir prendre les notes de quelqu’un, l’année commençait bien. Mais bon se message l’intriguait. C’était rare qu’il la contacte comme cela et encore plus rare qu’il en fasse tout un secret.

*Tu te fais des idées ma grande* Il était bien connu que James Potter était fou amoureux de Lily Evans et même elle avait pu le constater. *Il est bien mordu* Non il ne voulait pas la voir pour qu’ils se remettent ensemble il y a eu d’autres occasions et sa ne c’est jamais fait. Mais il fallait avouer que le lieu de rendez-vous ne pouvait que pousser à confusion. La dernière fois qu’ils y avaient été, ils avaient mis fin à leur relation d’un commun accord. C’était il y a un peu moins d’un an maintenant.

Elle avait l’esprit tellement ailleurs qu’elle eu plusieurs avertissements du professeur. Et elle fit un si mauvais sortilège qu’elle hérita d’un devoir supplémentaire pour la prochaine fois. *L’année commence bien on dirait*

Une fois la sonnerie passé elle dit à son ami qu’elle le rejoindrait plus tard, et fourra d’un geste rapide livre et parchemin dans son sac. Elle jeta un coup d’œil à sa montre, la salle était à l’autre bout du château, mais avant elle avait vraiment besoin de passer à la bibliothèque prendre un livre de sortilège. Si elle ne le faisait pas maintenant un autre allait le prendre et elle ne pourrait pas y jeter un seul coup d’œil.

Manque de chance une fois à la bibliothèque le bouquin n’était pas rangé là où il devait l’être et elle perdu encore du temps à le chercher. Puis elle du affronter le regard du chef de lieux qui ne l’appréciait pas du tout. C’était depuis la troisième année ou à la suite d’un pari elle avait fait exploser une bombabouse(ce jour la elle avait écopé d’un moi de retenu et d’une beuglante bien sentis de ses parents lui interdisant de reproduire ce genre de frasque). *Vielle peau rancunière*

Elle regarda à nouveau sa montre qui lui indiqua qu’elle avait déjà cinq minutes de retard et il lui faudrait bien cinq autres minutes pour arriver sur place. Elle croisa les doigts pour ne pas voir Peeves, qui prenait un malin plaisir à la suivre dès qu’il la voyait courir dans les couloirs et de hurler un bruit monstrueux aux oreilles de Williane, qui était en réalité un bruit de sirène moldu.

C’est toute essoufflé qu’elle poussa la porte de la salle vide.

« Vraiment désolée »

D’un geste elle souleva le livre encore dans ses mains

« Je devais … absolument … passer … prendre sa. »

Elle s’assit sur le bord d’un bureau le temps de reprendre son souffle. Là elle eu tout le temps de redevenir mal à l’aise et heureusement pour elle qu’elle était déjà rouge. Pourtant cela faisait bien longtemps qu’il n’y avait plus d’ambigüité entre eux deux.

La porte qui s'ouvrit brusquement fit sursauter le courageux James.

*Toujours aussi délicate!* ne put-il s'empêcher de remarquer, et cette pensée le fit sourire.

Essoufflée, elle lui tendit un livre pour justifier son retard. Elle avait toujours su trouver de bonnes excuses.

*Un livre ?! Pourquoi faut-il que j'attire toujours les intellectuelles et pas du tout Lily ?*

La salle, ainsi que la présence de la jeune fille conforta le garçon das l'idée qu'il n'avait pas très bien choisi son lieu de discussion. Pourtant, il pensait toujours que c'était le meilleur endroit pour lui prouver son amitié.

Attendant un instant que la jeune fille reprenne son souffle, il ne se rendit pas tout de suite que le silence, et l'insistance dont il la regardait d'un air inquiet occasionnaient une sorte de gêne...

"Désolé de faire autant mon mystérieux." finit-il par dire. "Et désolé de t'avoir fait courir. Mais j'ai à te parler de choses plus importantes qu'un livre de bibliothèque."
Il se leva. Non, décidemment, ce lieu ne le mettait pas à l'aise.

"En fait, parlons d'avenir. J'aimerais savoir ce que tu comptes faire après ta septième année. Tu réussiras tes ASPICs, j'ai confiance en tes capacités. Oui, je sais que tu ne les as pas encore passés, mais admettons que si. Tu quittes Poudlard, bien. Que penses-tu devenir ?"
Ils avaient déjà parlé de leurs avenirs respectifs, il savait donc quelle serait la réponse de Williane. Et bien sûr, le but de cette question est de lui prouver par a + b qu'il y aura un os à son projet.

En s'entendant parler, l'adolescent avait entendu sa voix: sérieuse, inquiète, qui dévoilait une facette de sa personnalité qu'il ne montrait qu'à peu de personnes.

"Je sais que ma question te paraît bizarre, mais tu vas vite comprendre pourquoi je te la pose."

James semblait mettre un temps fou à dire ce qu’il avait à dire. Le temps pour elle de s’imaginer les choses les plus terribles. *il va cracher le morceau ?!* Mais Williane n’était pas du genre à pousser les gens dans leur retranchement. Elle attendit donc, avec une forte impatience, qu’il daigne parler. Ce n’est que grâce à sa bonne éducation, qu’elle n’était pas en se moment même en train de se ronger les ongles.

« Désolé de faire autant mon mystérieux. Et désolé de t'avoir fait courir. Mais j'ai à te parler de choses plus importantes qu'un livre de bibliothèque."

Elle lui répondit agacé et un petit peu vexée :

« Mais j’en avais absolument besoins de ce livre ! »

"En fait, parlons d'avenir. J'aimerais savoir ce que tu comptes faire après ta septième année. Tu réussiras tes ASPICs, j'ai confiance en tes capacités. Oui, je sais que tu ne les as pas encore passés, mais admettons que si. Tu quittes Poudlard, bien. Que penses-tu devenir ?"

La question était étrange … elle pensait qu’il savait déjà ce qu’elle voulait faire l’année prochaine. Pourquoi la convoquer ici, parce que décidément tout cela ressemblait véritablement à une convocation *on dirait mon directeur de maison il y a trois ans*,[i] si c’était pour parler de sa ? Cela n’avait vraiment aucun sens … [/i]

« Je pense avoir les ASPICS des matières que je prépare oui même si je ne vise absolument pas un O, tu sais bien que le travail acharné ce n’est pas mon truc. »

La jeune fille passait en effet plus de temps à lire des romans que de travailler, au grand damne de son père qui trouvait les notes de sa fille tous juste passable. *Heureusement que Keira remonte le niveau*

« Puis ensuite il est possible que j’aille travailler au ministère, comme mon père y dirige un département cela ne devrait pas être bien difficile. J’ai envie de voyager et de découvrir d’autres horizons. »

Quand elle disait cela le regard de Will devenait véritablement vivant, on sentait que c’était quelque chose qui la faisait avancer et rêver. Pas qu’elle n’aimait pas Poudlard, comme beaucoup c’était sa seconde maison et elle y était beaucoup plus libre que chez elle. Mais elle voulait prendre son indépendance, et ses sorties régulières avec sa mère lui avaient donné le goût du voyage.

« J’espère juste aller dans le bon service pour sa. »

Car même si elle en avait fait part à son père, elle c’était tout de même gardée de lui dire son envie de liberté.

« Mais … » Il lui fallu un instant de réflexion. « Pourquoi ces questions et surtout pourquoi ici ? »

Parce que il fallait bien se l’avouer, ici cela faisait plutôt écho au couple qu’ils avaient étés. Williane et James Potter, un couple éphémère qui n’existait plus. A cause de cela elle était mal à l’aise et rougissait pour un rien. Elle avait quand même des souvenirs de ce qu’elle avait pu faire dans cette salle et pour l’instant elle aimerait seulement les oublier. A cause de cela elle n’arrivait pas à réfléchir posément.

La réponse de Williane n'avait pas changé: l'envie de liberté, le départ dans d'autres pays... Comme elle allait déchanter !

"Willie... Tu ferais mieux de t'asseoir." James, toujours chevaleresque, lui présenta une chaise.

"Figure-toi que cet endroit me rappelle plus de bons souvenirs que de mauvais, et j'espère que toi aussi. Surtout, j'ai choisi Notre Salle pour te montrer que ce que je vais te dire ne sera pas une plaisanterie, un poisson d'avril qui débarquerait en septembre ni rien de ce genre."
Toujours debout, l'adolescent se demanda par quoi commencer pour qu'elle le croie et ne se mette pas en colère. Il choisit la méthode : confrontation yeux dans les yeux.

Il prit également une chaise et se planta juste en face de son amie. Leurs genoux se touchaient presque ! Il lui prit les mains et vissa ses yeux noisettes dont il avait enlevé les lunettes, comme à chaque fois où il parlait sérieusement. Sans cet artifice occulaire, il se sentait plus franc, comme s'il se dépouillait de son personnage de séducteur amuseur et casse-cou.

"Ecoute-moi bien. La famille Baker n'est pas de sang pur, et aspire à l'être contre vents et marées; cela tu le sais aussi bien que moi. Le mouvement des mangemorts est très dangereux et ils ne plaisantent pas, tu en as fait la douloureuse expérience. Je suis vraiment désolé de te remettre le décès de ta mère sous tes yeux, mais c'est la source de tout. Maintenant qu'il n'y a plus de sang-pur à la maison, tu es encore plus menacée, car les mangemorts détestent plus encore les faux sang-purs que les moldus !"

Le gryffondor était vraiment navré de l'attrister mais ce qu'il avait à lui dire n'avait vraiment rien de réjouissant. Il attendit un peu qu'elle digéra ce qu'il venait de lui direet se remette des terribles images qu'elle devait avoir en tête. Puis, il reprit son raisonnement.

"Ton père ne prendra jamais le risque de te laisser voyager seule, ni même de te laiser seule où que ce soit. Il n'y a qu'un moyen de te sauver, pour lui, et je suis sûr qu'il y a pensé depuis des mois. Je suis sang-pur, et je sais très bien ce qu'il a en tête. Jamais il ne pourrait être accepté chez les mangemorts, même s'il en avait envie. je pense qu'il t'aimerait suffisamment pour quémander d'être dans leurs rangs si ça pouvait te protéger, mais il sait que ce sera inefficace. Alors, voilà, sa seule solution, c'est... c'est..."
Il baissa la tête. Williane avait-elle déjà compris sa destinée ?

"Il va te forcer à te marier avec un sang-pur de leur famille."

Will accepta la chaise. Tout cela ne présageait rien de bon. Elle avait l’impression qu’il tenait un animal dangereux entre ses mains et qu’au moindre faux pas il allait les attaquer pour les réduire en charpie.

Sa famille n’était pas de sang-pur elle le savait. Mais elle avait tout de même un sang plus pur que certains, après tout il n’y avait qu’un seul née-moldu dans sa généalogie et cela remontait à plus de six générations ! Pas de quoi fouetter un chat. Dans son esprit les Baker étaient une famille tout à fait respectable, et son père avait sa place dans le monde sorcier avec un poste au ministère. Ce n’était pas comme si il était oisif, et qu’il tentait d’entrer dans le cercle très sélect des sang-purs avec pour seul bagage son argent. Si n’importe quel individu qui avait un tant soit peu d’argent pouvait le faire se serait ridicule.

Elle écouta avec attention la suite de ce qu’il avait à dire.

"Ton père ne prendra jamais le risque de te laisser voyager seule, ni même de te laiser seule où que ce soit. Il n'y a qu'un moyen de te sauver, pour lui, et je suis sûr qu'il y a pensé depuis des mois. Je suis sang-pur, et je sais très bien ce qu'il a en tête. Jamais il ne pourrait être accepté chez les mangemorts, même s'il en avait envie. je pense qu'il t'aimerait suffisamment pour quémander d'être dans leurs rangs si ça pouvait te protéger, mais il sait que ce sera inefficace. Alors, voilà, sa seule solution, c'est... c'est..."

Will savait que son père était protecteur envers elle, pas la peine d’en faire tout un plat. Mais Will était naïve elle ne s’imaginait pas non plus jusqu’où pouvait aller ce désir de protection. C’est pour sa qu’elle réagit aussi excessivement à l’annonce de cette drôle de conclusion.

« QUOI ? »

Elle avait envie de rire de cette mauvaise blague, (parce que cela ne pouvait être qu’une blague non ?) et en même temps de pleurer sur son propre sort. Même pas vingt ans et on lui disait déjà avec qui elle allait passer le restant de ses jours : un futur assassin. Pas qu’elle soit contre l’idée de la primauté des sang-pur, elle était même plutôt pour, mais depuis l’assassina de sa mère elle ne pouvait s’empêcher de les voir comme des assassins. Car si ils étaient capables de tuer sa mère alors qu’elle ne portait même pas sa baguette sur elle que pouvaient-ils faire d’autre ?

« Dis-moi que tu plaisantes. »

La jeune fille planta son regard dans celui de James. Elle avait l’air perdue, complètement déboussolé.

« On se croirait dans un de ces romans de gare. Mon père ne peu pas vendre notre protection contre notre argent ! »

Elle céda enfin à son envie de se ronger les ongles. Non. James se faisait des idées, il ne pouvait pas la forcer à se marier avec un homme qu’elle ne connaissait pas. Lui qui avait épousé sa mère par amour, qui c’était battu contre sa propre famille pour la faire accepter.
Will essuya ses larmes et se redonna contenance.

« Je ne te crois pas. »

James s'attendait plus ou moins à cette réaction. 4 étapes classiques: l'incrédulité, la révolte, le marchandage, puis la résignation. Pour l'instant, elle en était à l'incrédulité mâtinée d'un peu de révolte. Il espérait simplement qu'on allait vite passer toutes ces étapes pour passer à plus constructif.

L'insousciant James était moins naïf que son amie pourtant plus âgée et plus cultivée. Cela, il le savait depuis qu'il la connaissait. Fort heureusement, elle le savait aussi et a pu en bénéficier durant ses moments de deuil. C'est pourquoi le "j'espère que tu plaisantes" sonnait faux: elle savait pertinemment qu'il était très sérieux. Il n'a d'ailleurs pas eu besoin de formuler un quelconque démenti.

Si son père ne vendrait pas leur protection ciontre de l'argent ?

"Evidemment qu'il le fera. Et tu le ferais aussi, d'ailleurs. N'échangerais-tu pas tout ton argent pour qu'on te rende ta mère ?"
La phrase d'incrédulité de Williane semblait catégorique mais il savait comment lui montrer la vérité en face :

"Tu ne me crois pas parce que tu n'as pas envie de me croire. Mais tout te prouve que j'ai raison. Que crois-tu que ton père va faire ? T'employer au ministère en pleine guerre ? Te laisser dans la maison familiale sans surveillance pour que tu sortes et qu'il t'arrive la même chose qu'à ta mère ? Attendre que les mangemorts t'enlèvent pour le faire chanter et avoir ainsi une taupe au ministère ? Te laisser voyager dans d'autres pays pour que les mangemorts te suivent et te torture, comme ils ont fait avec tant de sorciers ?"
L'adolescent ne voulait pas lui faire peur, mais il cherchait à détruire tous ses espoirs que ce qu'il lui disait était faux, toute chance qu'elle lui dise: "Ah non, tu as oublié quelque chose !"

"Ton père est riche, employé au ministère, adepte de leur théorie extrêmiste de sang pur, la seule chose qui l'a empêché de rejoindre leurs rangs était ta mère... Je suis persuadé que sa mort n'était pas un accident, cela dit en passant , mais on a déjà eu cette discussion. Maintenant, leur prochaine cible, c'est toi. Ton père sait qu'une seule chose arrête ces malades de sang pur: le sang pur non-traître ! Et si il y a un joli pactole en prime, la liste des candidats augmente..."
Cette liste, James se l'était déjà remémoré.

"Bien sûr, les Malefoy, Lucius en tête, les Avery et autres Lestrange vont mépriser cette tentative, mais c'est évident que les Yaxley les Goyle et autres Crabbe -sans compter les pauvres Parkinson- vont se montrer très sensibles à tes charmes... Voire même Régulus Black ! Sirius m'a dit qu'ils n'avaient plus qu'une maison crasseuse et un seul elfe de maison pour subvenir à leurs besoins..."
Il existait d'autres candicats potentiels mais le garçon avait choisi les plus représentatifs... et à ses yeux les plus détestables.

"Voilà ce qui t'attend à la fin de ta scolarité." conclut-il, navré. Avant de lui parler de son plan de sauvetage, il faut d'abord qu'elle prenne pleine conscience de son sort.

Will ne voulait tout simplement pas le croire. Malgré toute la bonne volonté que semblait mettre James dans ses arguments. Son père n'était pas comme sa. Serte il était strict, ce qui lui semblait tout à fait normal mais c'était tout. Il l'aimait, elle le savait, il ne la forcerait pas à épouser un parfait inconnu pour lui assurer une pseudo sécurité.

"Ton père est riche, employé au ministère, adepte de leur théorie extrêmiste de sang pur, la seule chose qui l'a empêché de rejoindre leurs rangs était ta mère... Je suis persuadé que sa mort n'était pas un accident, cela dit en passant , mais on a déjà eu cette discussion. Maintenant, leur prochaine cible, c'est toi. Ton père sait qu'une seule chose arrête ces malades de sang pur: le sang pur non-traître ! Et si il y a un joli pactole en prime, la liste des candidats augmente..."

Will, s'emporta un peu sur cette réplique.

"Bien sûr qu'il supporte l'idée d'un sang pur. Ma famille vie dans la honte d'un ancêtre née-moldu depuis des générations maintenant. Aux yeux de tous, nous ne sommes qu'une moitié de sang-pur. Je le sais très bien, j'ai vu les regards de dégoûts mêlé au dédain de la mère Black à chaque réception." Elle en frissonna. "Et pourtant ils sont tous là, tous le temps, chacun répond positivement au carton d'invitation ..." Tout à coup elle stoppa son débit de parole. Mais que racontait-elle ? Elle avait complètement dérivée sur son mal être, la place qu'on leur donnée et les manipulations qu'elle voyait à chaque fois de la part de personnes qui la prenait encore et toujours pour une gamine. Ou à la limite une simple poupée de cire. Elle reprit son souffle pour se redonner contenance.

" Mon père n'en fera pas partie, pas après ce qui est arrivé à maman. Jamais."

Elle c'était penché vers lui, le regard assuré de quelqu'un qui avait acquis la certitude qu'un proche ne pouvait jamais la trahir. Ils s'aimaient tellement tout les deux, comment accepter de soutenir ceux qui avait tué sa femme ? Comment se sentir bien après cela ? Dans l'esprit de Will, il ne le pouvait tout simplement pas. Se serait détruire un de ces repères les plus sûr, voir tout son monde s'écrouler d'un coup tel un château de carte emporté par un coup de vent. De plus ce n'était pas comme si ils n'avaient pas les moyens de se payer une protection. Des enchanteurs de première catégorie venait régulièrement mettre leur sort à jour et changer les pièges. Quant au ministère il exerçait une pression de tous les instant sur ses employés pour vérifier qu'aucun d'eux n'était pas sous la coupe de vous-savez-qui.

Les gens se faisait suspicieux, plus personne n'était naïf sur les dangers depuis longtemps.

Mais James ne s'arrêta pas là. Il continuait.

Il parlait, il parlait, il parlait, ... Et ne semblait jamais vouloir s'arrêter. Elle voulait lui dire de se taire d'arrêter de dire des bêtises pareils. La petite fille en elle voulait se boucher les oreilles et chanter à tue tête au lieu de s'entendre dire une liste de nom de potentiels fiancés.

James Potter se tapait un gros gros délire.

Pourtant elle ne pouvait s'empêcher de repasser en revu les noms annoncés. Yaxley, Goyle, Crabbe, que des faux sang-pur, des gens qui n'avaient pas un arbre généalogique aussi avancé que celui de Williane. Elle eu une moue de dédain, au souvenir de ces sois disant prétendants. Yaxley était le moins pire, banal, un sang correcte mais une brute sans nom. Elle se souvenait de drôles de rumeurs alors qu'il était encore à Poudlard. Goyle et Crabbe, étaient tout bonnement envisageables. Mr Baker aimait les belles choses, et appréciait la compagnie des personnes qui savait se tenir en société. Ce qui était bien loin d'être le cas pour eux. Parkinson : elle ne les connaissait pas vraiment et se tenait éloigner de leur fils qui se trouvait une année en dessous de la sienne. Quant à Regulus Black ... elle n'avait rien à redire, sauf un gros problème de taille : elle n'en était pas amoureuse.

Connaissant l'histoire de son père elle avait toujours pensé qu'il la laisserait choisir, tant que le jeune homme venait d'une bonne famille.

Un petit moment était passé depuis que l'un d'eux avait parlé. Williane venait de commençait à ronger son autre main. Elle réfléchissait à toute vitesse, un peu perdue, un peu en colère. Sans avoir envie de croire que ce qui l'attendait à la fin de l'année c'était un mariage forcé et toute l'horreur que cela sous entendait. Non, il se trompait. D'ailleurs comment peut-il savoir sa, alors que je n'ai rien vu venir ?

" Tu le tiens d'où d'abord ?"

Les sources. Toujours vérifier sa source. Une rumeur part si vite *un mot de travers et hop, le petit monde des sang-pur s'enflamme*. Elle restait aveugle à tous les signaux montrant qu'il était sérieux. La vérité qu'il lui mettait sous le nez la gênait c'est tout ce qu'elle voyait.

"Il m'a encore assuré avant de partir à Poudlard, que si j'avais des notes pas trop mauvaise il pouvait me faire entrer dans le service de mon choix."

Rien à faire, James ne s'était pas attendu à tant d'opinîatreté. Pourtant, il la connaissait, il aurait dû s'attendre à ce qu'elle ne descende pas si facilement de son nuage... Mais il avait pensé que le décès de sa mère l'avait fait mûrir.

*Mais non... Elle s'accroche encore à son conte de fées, comme une petite princesse élevée dans le dogme sang-pur.*

James percevait vaguement l'ironie de la situation. Après tout, lui aussi a été gâté comme un petit prince. La seule différence, c'est qu'il n'a pas été élevé avec le même idéal, et cela semblait tout changer.

*Pourquoi me parle t-elle de ses réunions ? Je croyais qu'elle détestait ça. En plus, elle me donne des armes*

"Justement, Willie. A quoi servent toutes ces réunions de sang-pur, à ton avis ? Et pourquoi mes parents n'y sont jamais allés ? Tu sais très bien que ce n'est pas seulement pour parler de la pluie et du beau temps, mais pour forger des alliances entre familles... Ce que mes parents se sont toujours refusés à faire !"

Devait-il rappeler à la jeune fille pourquoi ses grands-parents avaient refusés au début la mère de Willie, parce qu'elle était une Weasley, une traîtresse à son sang, et qu'ils avaient d'autres projets de mariage pour le jeune Baker..?

*Il vaut mieux pas...mais si elle m'y force....*

"Je n'ai pas dit que ton père veut devenir mangemort, je te dis qu'il le ferait si cela pouvait te protéger. Et crois-moi, la nuance est importante."

Il évita de lui rappeler le conflit qu'il y avait eu entre la poufsouffle et lui, sur les circonstances de la mort de sa mère. Un simple accident, pour elle, elle était au mauvais endroit au mauvais moment. Une exécution volontaire, pour Harry, pour punir Mr Baker de n'avoir pas rejoint leurs rangs à temps et d'avoir épousé une traîtresse à son sang. Un avertissement pour ceux qui ne s'étaient pas encore décidés à se faire mettre la marque à leurs bras.


"Tu le tiens où, d'abord ?" demanda la suspicieuse or et ébène.

*Ce n'est pas vrai! Comment veut-elle des preuves de ce qui ne s'est pas encore passé ?*

"Je le tiens de l'expérience de mes parents en matière de famille de sang-pur. Enfin, Willie, ne me dis pas que tu tombes des nues en apprenant que les familles de sang-purs pratiquent le mariage forcé depuis toujours !? Tu sais très bien que ça te pend au nez depuis ta naissance ! Je veux bien croire que ton père se demandait si il allait le faire ou pas... bien que, comme je te l'ai dit, les réunions de sang-purs sont un sérieux indice qu'il y pensait depuis longtemps; mais maintenant c'est évident qu'il n'a pas le choix !

Tu me le demandes d'où je le tiens ? Du bon sens ! Je le tiens du raisonnement simple que un plus un égale deux, que les parets de ton père voulaient déjà le marier à quelqu'un d'autre, qu'il a pu s'en sortir parce que c'est un homme, qu'on était en temps de paix, et que son épouse était sang-pur. Toi, excuse-moi mais tu as tous les défauts: tu es une fille, et on est en conflit, où la cause de la guerre est justement la pureté de sang."

La dernière remarque de la jeune fille lui arracha un sourire.

"Parce que tu penses vraiment qu'il allait te dire: ma chérie, tu peux avoir les pires notes du monde, tu ne travailleras pas avant que j'aie assuré ta sécurité. Ah, au fait, je compte te marier dès ta sortie avec un inconnu. Bonne dernière année, ma chérie !"

Il quitta son ironie et replanta ses yeux dans les siens.

"Tu as dix-huit ans, Williane, ouvre les yeux, même si ce n'est pas facile.Tu ferais quoi, toi, à sa place ?"

De tout le discours de James, une seule phrase c'était gravée dans son esprit. Tu ferais quoi, toi, à sa place ?

Qu'est-ce qu'elle ferait elle si elle avait une fille qu'elle souhaitait protéger à tout pris. Elle n'avait pas d'enfant, elle ne comptait pas en avoir avant un moment, surtout dans cette période si inquiétante. Elle ne voulait pas laisser un petit être sans mère et puis de toute façon pour cela il faudrait qu'elle trouve l'homme de sa vie. Quelque chose d'assez utopique en fait.

« Je n'en sais rien.» Lui répondit-elle le ton agacé.

Parce que elle n'avait pas réfléchis à la question. Will c'était posé le problème dans l'autre sens. Son père ne pouvait que vouloir son bonheur, et le bonheur de la jeune fille passait par un emploi au ministère et une relative liberté. Pas un mariage de convenance avec un sorcier assassin. Elle s'imaginait en train de laver le linge sale tâché de sang, bien que ce soit une tâche qu'elle ne ferait sûrement jamais de sa vie tant qu'elle avait à sa disposition un elfe de maison. Ou encore elle osait à peine penser au fait que celui-ci pouvait forcer une femme avait de venir réclamer le soir ce à quoi il avait le droit après leur union.
Les rumeurs les plus horribles les unes que les autres couraient sur eux. Rien que l'idée d'être liée à l'un d'eux pour le restant de ses jours lui donnait envie de vomir.

Il n'avait pas de véritable preuve, mais elle commençait à comprendre où il voulait en venir. Des sentiments aussi variés que la colère, la résignation, l'envie de lutter, passèrent dans les yeux bleus de Williane.

Tout à coup les larmes se mirent à couler sur son visage sans qu'elle ne puisse les arrêter. Elle venait de comprendre enfin comment James avait réfléchi au problème. Elle se demandait vraiment à quel point il tenait à elle pour réfléchir sur sa situation à ce point. Après tout plus rien ne les liait vraiment. Il y avait eu pendant un bref moment un Williane et James maintenant ce n'était plus le cas. Il avait vraiment un coeur en or, décidément il y en a certaine qu'elle ne pouvait pas comprendre.

Elle voulait parler, mais avait tellement la gorge prise qu'aucun sort ne sortait. Après un gros effort sur elle-même elle réussit à dire difficilement : « Tu ... n'aurais ... pas ... un ... mouchoir ?»

Elle ne supportait pas l'idée d'être comme cela. De faire un si gros manquement à l'éducation de sa mère. Bien que face à elle il n'y avait que James.

Williane vit passer son amie de l'agacement à la lucidité puis aux pleurs en peu de temps.

*Elle a réalisé.*

"Enfin", avait envie de dire le gryffondor, qui savait Williane assez naïve, très fleur bleue, et pas prête du tout pour le monde "réel". C'est d'ailleurs pour ça qu'il avait réfléchi autant pour elle. Par certains côtés, elle était plus jeune que lui malgré leur un an et demi d'écart.

Par contre, il était dépourvu en mouchoirs...

"Euh... non, désolé..."
*Je ne pouvais pas penser à tout !* se dit-il pour se dédouaner.

Cependant, la Métamorphose étant sa matière préférée, il n'eut aucune difficulté à transformer un ancien buvard traînant par terre en un magnifique mouchoir blanc tout propre.

Il le tendit à Williane et lui laissa un peu de temps pour se remettre de ses émotions.

"En fait, il faut que tu penses autrement que l'avenir que tu as rêvé. J'ai fait de même pour le quidditch. Je ne désepsère pas de devenir professionnel mais je ne serai pas si surpris que la guerre éclate et que je ne doive me cacher ou lutter. J'esaie d'éviter de devoir affronter la famille d'amis ou des compagnons..."
En fait, il savait-et Sirius savait aussi- qu'ils devront affronter Régulus et presque toute la famille Black si la guerre éclatait. Mais ces personnes auront choisi leur camp. Williane risque de ne rien choisir du tout... Il fallait donc la protéger, elle.

Potter se leva. Il fit quelques pas. Devait-il dès maintenant lui réveler son projet ? Devait-il attendre qu'elle y pense elle-même ?
*Non, jamais elle ne me demandera quoi que ce soit. Elle pleurera beaucoup sachant ce qui l'attend, mais elle ne quittera pas son père sans un coup de pouce.*

Il se retourna. Il n'allait pas lui faire prendre conscience d'un mariage forc sans lui donner un espoir !

"Ecoute, j'ai beaucoup réflechi et j'ai un plan pour te sauver. A la fin de l'année, au lieu de rentrer chez toi, tu écriras à ton père que tu partiras en voyage avec une amie, et en réalité, je t'enlèverai et te cacherai chez moi."

Comme quoi, annoncer à son ex qu'il avait la ferme intention de la kidnapper après lui avoir fait écrire une lettre à sa famille, ça passait tout seul ! Son air sérieux devait aggraver le côté comique de la situation, qu'il percevait parfaitement vu son habitude de faire des blagues. Sauf qu'il ne faisait jamais de blagues avec un tel masque de sérieux et après avoir fait pleurer une fille.

L'excuse dépité de James la fit un petit peu sourire, bien que cela ne l'arrangeait pas vraiment de renifler. C'était inélégant au possible et Williane détestait cela. Elle l'observa ramasser un vieux buvard qui trainait et le transformer en mouchoir.

"Merci"

Elle le prit dans ses mains et examina un peu méfiante le mouchoir bien que le tissu était parfait. Il était vraiment doué en métamorphose, Will n'était pas sûr d'arriver au même résultat alors qu'elle était en septième année. De tout façon elle ne suivait plus cette matière depuis l'année dernière.

Elle se moucha bruyamment et essaya tant bien que mal de calmer le flot de larme qui ne voulait pas s'arrêter.

"Désolée"

Sa respiration était saccadée et elle mouilla bien vite le mouchoir fournit par James. Elle ferma les yeux et les garda fermés. Elle aspirait de grandes bouffées d'aire et faisait un mini exercice de relaxation. Généralement cela marchait quand elle était pas très bien. Petit à petit elle retrouva son calme, on l'entendait encore se moucher de temps à autre. James attendait patiemment assit face à elle. Will lui fit un petit sourire pour lui montrer que cela aller mieux.

Il avait peut-être raison mais se n'était pas non plus une excuse pour se laisser aller. Elle avait plein de choses à faire. D'abord savoir avec qui on voulait la marier, ensuite elle aviserait selon le cas. Son père n'était pas non plus désespéré au point de la marier avec un plouc, mal éduqué au sang moin pur que le leur et violent.

"En fait, il faut que tu penses autrement que l'avenir que tu as rêvé. J'ai fait de même pour le quidditch. Je ne désespère pas de devenir professionnel mais je ne serai pas si surpris que la guerre éclate et que je ne doive me cacher ou lutter. J'essaie d'éviter de devoir affronter la famille d'amis ou des compagnons..."

Williane c'était résigné en effet, mais connaissant son ami ce n'était pas le cas pour lui. Elle se demandait bien ce qu'il comptait faire. Pour elle c'était du tout vu, elle ne voulait pas mettre sa famille dans l'embarra. Elle avait eu vent de la fuite de Sirius, elle même n'aurait jamais le courage d'en faire autant. Ce n'était bien évidement qu'une rumeur mais connaissant un minimum le meilleur ami de James c'était probable.

Perdue dans ses pensées elle le regardait se lever et tourner en rond. Visiblement il n'avait pas finit de dire ce qu'il voulait et il avait véritablement quelque chose derrière la tête en lui parlant de tous cela. Devait-elle lui dire que oui elle allait pensait à un avenir différent de l'idéale qu'elle visait en abandonnant lâchement tous ses rêves pour obéir aux ordres parentales ? *Il m'en voudrait sûrement* Mais ce n'était que la triste vérité. Elle n'avait pas le caractère pour construire sa route contre vent et marais, elle le savait.

"Tu ..."

Mais le jeune Potter c'était mis à parler avant elle lui exposant un plan rocambolesque, digne une nouvelle fois d'un roman de gare. Il devait être absorbé parce qu'il disait car il ne sembla pas remarqué qu'elle aussi avait parlé.

La situation était presque comique. Mais le presque avait une importance capital pour Williane. Les larmes menaçaient à nouveau de couler elle pris sa respiration et débita ce qu'elle avait à dire avant de ressembler une nouvelle fois à une fontaine.

" Tu te présentes comme le prince charmant, et nous savons tous les deux que tu ne l'es pas. Que vont dire tes parents à cette nouvelle ? Que va dire mon père ? Je vais le détruire, tu sais si la maison tient encore debout c'est parce que je lui là ..."

Elle revit une nouvelle fois son père en train de pleurer sur le corps de sa mère. Rien ne l'avait plus marqué que cet instant. Elle n'avait vu qu'un homme seul et abandonné, bien loin de l'image de l'homme politique influant. De plus le rôle de James semblait un peu décalé. Williane le connaissait assez pour savoir que c'était son grand coeur qui parlait, derrière les tas d'artifices qu'il utilisait. Bon ok, James n'était tout de même un peu superficiel et avait tout ce qu'il voulait, mais ce n'était pas le plus important chez lui. Le rôle qu'il voulait se donner la gênait tout de même, elle avait l'impression de retomber dans une sorte d'ambiguïté qui n'existait pourtant plus depuis un moment, enfin c'est ce qu'elle pensait.

"Et Keira, que va t'elle devenir ? Et si ces gens demandaient compensation ? Elle est jolie, beaucoup plus que moi. J'ai bien vue qu'elle avait son petit succès malgré son âge ces derniers temps. On ne remarque qu'elle..."

Elle ne continua pas, mais le gros du sous entendu était là.

Les larmes se remirent à couler. En réalité elle avait, tout au fond de son cœur envie d'accepter la proposition de James. Elle devrait certes revoir ses rêves à la baisse mais c'était tout. Elle serait beaucoup plus libre. Mais tant de choses la retenaient, ce qui faisait qu'en ce moment même elle se posait plus en martyre qu'autre chose. Pourtant la jeune fille ne s'en rendait pas compte, tous ce qu'elle voyait elle c'était son manque de courage et tous ce qui l'enchainait à sa famille. Son éducation l'avait véritablement formaté à obire quitte à renoncer à toute forme de liberté.

"Je suis un petit peu perdue. Mais ce que tu me demandes de faire me semble impossible. Tu me demandes de choisir moi ou ma famille. Je ne sais pas si tu t'en rends compte." Le ton employé était chevrotant.

Bien que Williane avait beau être naïve, si on lui mettait toutes les cartes devants les yeux elle savait quand même arriver aux bonnes conclusion. Même si parfois comme tout à l'heure elle avait du mal à l'accepter. Elle rajouta précipitament, pour bien lui montrer qu'elle avait compris le sérieux de sa proposition :

« Bien que je me doute que ton objectif n'est pas de te moquer de moi. »

James, un prince charmant ? Il ne l'avait pas vu comme ça... Il se rendit compte de l'ambiguïté de ce qu'il demandait à Williane. Croyait-elle qu'il l'invitait chez lui pour qu'ils s'installent ensemble, et plus si affinités ? Et qu'il la demande en mariage pour la préserver du mariage arrangé des mangemorts ??

*Me marier, moi ? Berkkk! Jamais !! Ou alors... A moins que...Bon, mais alors j'accepterai pour une seule personne... Et ce n'est pas Williane !*

*Keira prise à la place de sa grande soeur..? Possible, en effet. Elle est encore jeunette mais je sais reconnaître les futures très jolies filles et c'est vrai qu'elle a un bon potentiel...*

*Choisir entre elle et sa famille ? Il y a un peu de ça, mais il ne faut pas non plus qu'elle le voie comme ça, sinon son naturel Poufsouffle va la pousser à se sacrifier pour son père et sa soeur ! Elle serait capable de passer l'anneau au premier Malefoy venu si on lui disait que c'est pour sauver sa famille...*

James se sentit l'obligation de recadrer les choses, sinon son projet allait échouer et il ne la sauverait pas.

"Bon, O.K, soyons clair: ton père sera inquiet, oui, mais à mon avis il préfèrera et de loin que tu sois loin de lui et préservée que proche de lui et mariée. Effectivement, ta soeur risque la même chose que toi, mais elle n'a que quatorze ans, cela signifie que nous avons trois ans devant nous. Tant qu'elle n'est pas majeure, ils ne pourront rien faire, et les promesses de mariage n'engagent que ceux qui sont consentants. Si nous gagnons la guerre avant trois ans, pas de problèmes. Dans le cas contraire, on l'enlèvera comme toi, tu y participeras probablement.

Soyons honnête : j'ai une très haute opinion de moi mais je t'assure que je ne suis effectivement pas un prince charmant: tu n'es pas la seule que je vais faire transiter dans ma maison et je vais aussi proposer ça à des garçons. Je ne suis ni un héros, ni un prince, je suis un résistant et je crée un réseau d'aide pour tous ceux qui vont subir la guerre comme toi et Sirius. Je t'en parle en toute confiance parce que tu es une amie."

Et c'était vrai, James n'a jamais envisagé une seconde que Williane le trahisse et révèle tout à un auror ou à un professeur, ou même à son père. Son sens de l'amitié était telle qu'une trahison de la part de celle qui a été sa petite amie était aussi absurde pour lui qu'un coup de soleil en pleine nuit.

"Dans une telle situation, tu préserves ta famille au contraire, parce que si tu te maries à un mangemort et qu'on gagne la guerre, tu seras soupconnée et malheureuse, avec un mari emprisonné à vie. Et si on perd, tu seras toute ta vie avec un homme que tu n'aimes pas. Tu crois que ton père et ta soeur seront heureux ? Et si tu ne t'enfuies pas et que tu te maries, tu crois que ta soeur ne subira pas ton sort de toute façon ? Ton père pourra se dire qu'au moins une de ses filles est sauvée."

Les sang-purs étaient rares, et ce qui est vrai pour la jaune-et-ébène était vrai aussi pour sa petite soeur:le mariage forcé l'attend aussi sûrement que la dragoncelle à un éleveur de dragons.

"Tu n'aimes pas choisir un camp et finalement, personne n'aime ça. Mais en ces temps-là, on est obligés.
Il va me falloir une réponse... Mais tu n'es pas obligée de le faire maintenant tu sais... tu peux-et tu dois- y réfléchir."

Furtivement, un morceau de dialogue avec son meilleur ami au sujet des filles refit surface dans l'esprit juvénile du gryffondor. Quelques remarques telles que les garçons se disent ensemble et que parfois ils ne croient pas eux-mêmes.

"Les filles aiment les machos mais elles nous reprochent de l'être."

"Les filles, ça change d'avis toutes les minutes; et encore on parle là des plus équilibrées."

"Les filles, ça pleure tout le temps et ça nous reproche ensuite de ne pas être adultes."

"Les filles pensent souvent mais ne réfléchissent jamais."

"Quand une fille dit oui, ça veut dire non, quand elles disent non, parfois il faut comprendre oui."

"Une fille, plutôt que de tout dire franchement, ça prend des détours tellement grands qu'elles s'y perdent parfois et nous tout le temps."
"Une fille est heureuse quand elle a un garçon. Un garçon est heureux jusqu'à ce qu'il ait une fille."
Ce genre de simili-proverbes faisait beaucoup rire les adolescents sans qu'ils s'imaginent véritablement que l'ensemble de la gente féminine soit ainsi. Mais James trouvait tout de même, mi-amusé mi-surpris, que son amie Williane cumulait à peu près tous ces préjugés.

*Bon, je viens l'aider, je risque ma peau et elle me jette un regard noir en me reprochant de ne pas la laisser dans le monde des lapins glousseurs.
Elle me dit non mais pas tout à fait parce qu'elle n'a pas réfléchi.
Elle dit qu'elle pense trop vite... je dirais qu'en plus elle ne réfléchit pas assez.
Elle veut me rejeter au loin, se débarasser de moi et elle se précipite dans mes bras...
Elle m'a quand même demandé de préciser que je ne voulais plus d'aventure avec elle avant de se précipiter sur mon torse.
Et le tout sur fond de larmes !*Dans un tableau imaginaire, il se voyait cocher toutes les cases des simili-proverbes. Si il n'avait pas eu pitié d'elle comme une ancienne petite amie et une amie actuelle, il l'aurait planté là en lui conseillant de retourner jouer à la poupée. Elle l'agacait singulièrement.

*C'est une Poufsouffle, James, n'oublie pas. On leur demande d'être gentils et loyaux, pas d'avoir le courage de se poser les bonnes questions.*Il la laissa pleurer contre lui, en la serrant dans ses bras. Sa colère contre elle commença à fondre. Pauvre petite chose fragile !

*Mon vieux, tu es encore en train de te faire avoir ! Dès qu'une fille tombe dans tes bras, tu as envie de lui cueillir la lune !* En fait, quand il la retira doucement pour prendre son menton dans sa main, il fondit tellement qu'il oublia complètement pourquoi elle l'avait agacé.

*Comment on peut être en colère après elle ?*
Il lui sourit, non pas de son sourire charmeur mais d'un sourire malicieux et rassurant.

"Allez, reprends-toi. Tout va bien se passer, fais-moi confiance. Je suis là, non ? Je suis le pire petit ami que tu n'aies jamais eu, souviens-toi ! Je suis donc le mieux placé pour te sauver, logique ! Et puis tu as tellement mouillé mon gilet et ma cravate que les êtres de l'eau vont vouloir me les piquer ! J'entends déjà leur ambassadeur prétendre que je les ai volé de leur étendoir et à cause de toi, je vais me retrouver en caleçon. D'ailleurs, haute question philosophique: à quoi ressemble les étendoirs chez les êtres de l'eau et à quel moment estiment-ils que des vêtements sont secs ?"N'attendant pas de réponse de cette question absurde, James prit Williane par l'épaule et l'entraîna vers la sortie.

"A propos de vêtements, autre question à laquelle je n'ai jamais eu de réponse: comment Binns fait-il pour changer de slip ? en a t-il déjà changé un jour ? Parce que si il ne s'est jamais rendu compte qu'il était mort, ça veut dire qu'il a pour habitude de ne jamais se changer. Berk, non ? On le voit sous un autre angle comme ça, non ? Et aussi..."
Les deux adolescents sortirent de la salle vide qui n'avait jamais été autant agitée depuis fort longtemps.