James Potter, pour la pemière fois de son existence, se disait qu'il aurait dû aller à Serpentard.

Ou plus exactement, que si le choixpeau s'était posé sur sa tête à ce moment là, il aurait été scandalisé et aurait crié "SERPENTARD! " sans hésitation. La pensée de cette scène le faisait sourire.

Cela faisait des jours qu'il avait pensé à son projet de vaste blague, il avait dû tout penser jusqu'au moindre détail, se faire aider par Sirius, faire d'étranges récoltes, préparer des litres et des litres de potion, penser au moyen de les transporter... Bref, une blague telle qu'on n'en a encore jamais vu dans l'histoire de Poudlard et qu'on n'en verra jamais !

Pour la première fois de sa vie aussi, il avait peur de croiser des serpentards. Il aurait été obligé d'en découdre avec eux et ils auraient été capable de le retarder, voire de faire avorter son admirable projet. Cela serait bien dommage car c'est à cause d'eux et de leur théorie de "sang-pur" que son idée machiavélique germa en lui.

*Et finalement, Sirius avait raison: Et pourquoi pas étendre la blague à tout le collège ? Plus on est de fous, plus on rit !*Lourdement chargé malgré le sort de rappetissement et de lestage, le diabolique gryffon se plaqua contre un mur. Des serpentards de quatrième année ! En silence, il les laissa passer, espérant qu'ils ne se retourneraient pas pour le voir. Il était prêt à jeter un sort de confusion s'il le fallait. Mais ouf! Ils continuèrent tranquillement leur chemin, bavardant ensemble et ne se doutant pas qu'ils avaient été à deux doigts d'empêcher "la grosse blague", comme Sirius et James l'appelait.

Ce qui le chiffonna, c'est que les deux amis ne purent en parler à Remus et Peter. leur aide aurait été précieuse mais Remus ne les aurait pas approuvé et Peter aurait eu trop peur le jour J. Ce brave Peter les a tout de même aidé lors de "la récolte", sans avoir de réponse sur le pourquoi de son étrange travail...

*Ne vous inquiétez pas, les gars, on a pensé à vous de même qu'on a pensé à nous !*

En effet, il falllait être assez subtil pour que les profs et Rusard se doutent qu'ils étaient les responsables mais qu'il n'aient pas de preuves pour les accuser. James avait trouvé la solution idéale, ce qui avait enthousiasmé Sirius. Bon, en réalité, Siriius l'avait formulé avant le brun à lunettes mais ce dernier s'était attribué la paternité de l'idée géniale en fraisonnant ainsi :

"C'est une bonne idée que tu as eu, Sirius."
Puis, deux secondes de réflexion passèrent.

"J'aurais pu l'avoir, cette idée."
Encore deux secondes.

"D'ailleurs je l'ai eu."
Encore deux secondes.

"C'est mon idée !"

Sur ce souvenir empleint de mauvaise foi et de malice, il chatouilla la poire et entra dans la cuisine. Les elfes de maison s'activaient, comme toujours. Ils le connaissaient bien car il accompagnait souvent Peter lorsque ce dernier avait un petit creux nocturne, la cape d'invisibilité étant l'idéal pour descendre du 7ème étage aux cuisines sans attirer l'attention de Rusard et de son affreux chat.

"Bonjour, les gnomes !" lança t-il à la cantonnade. Habitués à se faire ainsi comparer à ces petits monstres souterrains, les elfes se contentèrent de sourire et de répondre au bonjour amical de l'adolescent.

"Killy peut faire quelque chose pour vous, monsieur ? Surtout n'hésitez pas."

"Oui, Killy, tu pourrais arrêter de tuer toutes ces souris près de la volière ? C'est encore toi, hein ?" s'amusa James. il ne cesait, dès qu'il la voyait, de plaisanter sur le nom du pauvre elfe.

"Mais monsieur, ce n'est pas Killy, je vous assure..."

"Mais oui, je sais bien, je plaisante, Killy. Arrête d'être aussi sérieux. Tu es un vrai sérial Killy."
Sur ce, l'adolescent éclata de rire et frotta affectueusement sa main sur le crâne du petit elfe. Cela rassura la créature qui lui renvoya son sourire.

"Comme pour mademoiselle, n'hésitez pas si vous avez besoin de quelque chose. Killy vous aidera."

*Comme qui ?* Le sourire du rouge-et-or se figea.

"Comme qui ?"